Par Adrien Baccichetti (biologiste) et Kateryna Baccichetti (biochimiste).

     Le silicium

     Le silicium, 2ème élément le plus important sur la croûte terrestre, est essentiel à la vie. Le stock de silicium dans l’organisme est d’environ 7 g. L’alimentation moderne étant carencée, le stock de silicium a tendance à diminuer avec l’âge et l’organisme puise dans les réserves, qu’il est alors nécessaire de compléter.

Par Adrien Baccichetti (biologiste) et Kateryna Baccichetti (biochimiste).

      Le silicium a une grande influence sur la structure des tissus et le fonctionnement des membranes cellulaires, desquelles découlent ses bienfaits.

      Il a une action générale sur le tissu conjonctif (qui constitue les os, le cartilage, les tissus de soutien, les tendons), d’où son implication dans de nombreux processus de l’organisme. Il a également une vertu conductrice (utilisée par exemple dans les panneaux solaires ou les ordinateurs) qui permet de rééquilibrer les potentiels énergétiques des membranes cellulaires. Il est antioxydant et aide à inactiver la toxicité des métaux lourds.

     I. Silicium et tissu conjonctif : formation du collagène et de l’élastine

    L’intérêt principal du silicium réside dans le fait qu’il est essentiel à la formation du collagène et de l’élastine (ainsi que des protéoglycanes) qui sont les constituants des tissus conjonctifs de l’organisme et des organes. En effet, que ce soient la peau, les os, les organes, les artères,… ils sont tous formés de collagène et d’élastine, selon des proportions différentes qui traduisent leurs propriétés. Dans les os, les mailles seront très resserrées, ce qui leur donne leur dureté, alors que dans le derme, les fibres sont plus lâches. Mais le matériau de construction est le même, et le silicium est indispensable à sa synthèse. J. Loepper estimait le silicium présent à raison de 500 mg par kg de tissu sec.

      Il aide par ses propriétés électriques, à maintenir la cohésion entre les fibres de collagène. Rappelons que le collagène est une protéine qui confère de la résistance aux tissus. Le collagène assure sa stabilité, entre autres par les liaisons hydrogènes entre l’hydroxyproline et l’hydrolysine du fait de leurs groupements -OH. Le silicium permet d’assurer la jonction entre les groupements -OH. Sans silicium il ne peut y avoir de collagène.

       L’élastine, comme son nom l’indique, donne sa souplesse aux tissus et leur permet de retrouver leur état initial après étirement. Elles est présente en grande quantité dans la peau, les tendons, les ligaments et la paroi des vaisseaux sanguins. C’est l’aorte qui contient le plus de silicium et d’élastine dans le corps humain.

     La synthèse de l’élastine nécessite du silicium. Le capital d’élastine est produit à l’adolescence puis diminue avec le temps. En vieillissant, il est remplacé par le collagène qui est inextensible, cela donne les rides sur la peau ou les vergetures. Le silicium s’oppose à l’élastase qui dégrade l’élastine, et permet de conserver plus longtemps l’élastine du corps. Au niveau vasculaire, la perte d’élastine induit une rigidité des artères.

       Le silicium se retrouve aussi associé aux glycosaminoglycanes et aux polyuronides que l’on retrouve dans le tissu osseux et conjonctif en général : chondroïtine sulfate, dermatan-sulfate, kératan-sulfate, héparan-sulfate et héparine. Il est nécessaire à la fixation du calcium.

     On comprend donc les problèmes dans tout l’organisme que causera un déficit en silicium. Les matériaux de construction devenant défectueux, les organes ne fonctionnent plus correctement, les tissus deviennent lâches, les os fragiles et cassants.

        Cela peut se traduire par :

  • De l’ostéoporose, arthrose, arthrite, douleurs articulaires.
  • Au niveau dermatologique et esthétique. Le déficit en collagène et élastine va rendre la peau lâche et terne, avec apparition de rides, de vergetures, de cellulite. Les cheveux vont devenir gris plus rapidement, et auront tendance à tomber, les ongles cassants.
  • Des problèmes cardio-vasculaires : affections coronariennes, artériosclérose, artérite, hypertension, accident vasculaire cérébral, insuffisance veineuse.
  • Des problèmes du système nerveux : perte d’attention, de mémoire, sénilité, maladies dégénératives, trouble du sommeil, stress, anxiété.
  • Au niveau musculaire : douleurs musculaires, courbatures, faiblesse musculaire, asthénie.
       II. Rééquilibrer la polarité des membranes cellulaires.

       De plus, le silicium joue un rôle important dans la polarité des membranes cellulaires. La membrane a un potentiel électrochimique qui, par cette différence de potentiel, régit les échanges entre la cellule et le milieu extérieur. La cellule doit importer les nutriments nécessaires à son métabolisme et exporter les déchets, et la rapidité de ces échanges dépendra du potentiel électrochimique. Le silicium, de part son rôle conducteur, agit sur cette polarité et aide ainsi à améliorer la réactivité des cellules, et leur capacité à échanger avec le milieu extra-cellulaire, rendant les réactions de l’organisme plus efficaces.

      Cette action sur les membranes est particulièrement importante pour les cellules musculaires qui, pendant l’effort, pourront absorber plus rapidement les nutriments nécessaires à leur fonctionnement et rejeter les déchets du métabolisme.

      Elle est également très importante pour les cellules nerveuses qui ont un métabolisme élevé et spécialement quand elles doivent être stimulées, en période d’examen pour les étudiants ou d’apprentissage par exemple.

    Le silicium intervient aussi comme facteur d’importantes enzymes du métabolisme, comme l’adenylcyclase impliquée dans le métabolisme des mitochondries, les centrales énergétiques de l’organisme qui produisent l’ATP.

       III. Rôle anti-oxydant et chélateur.

      Le silicium a un rôle chélateur (il inactive) des métaux, et en particulier de l’aluminium contre lequel il protège l’organisme des effets néfastes. Des études ont montré que l’aluminium était impliqué dans les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, et que la présence de silicium dans le système nerveux permettait de diminuer ce taux d’aluminium.

      Le cadmium, le plomb, l’aluminium, des métaux malheureusement présents en faible quantité dans la nourriture, attaquent les reins, les os et le système nerveux. Le silicium est donc conseillé pour diminuer leur accumulation et leur toxicité.

    De plus, le silicium est un anti-oxydant qui va aider l’organisme a combattre le stress oxydant induit par les métaux lourds, les médicaments, les produits toxiques, … voir Silicium, ortie et activité antio-oxydante.

     Il va aussi aider l’organisme à lutter contre l’athérosclérose, c’est à dire le dépôt de plaques d’athérome dans les artères du fait d’un excès de cholestérol, comme l’ont démontré de nombreuses études.

       Conclusion
     De part ses fonctions essentielles à la synthèse du collagène et de l’élastine, son potentiel anti-oxydant, son effet sur les membranes cellulaires, sur diverses enzymes et les métabolismes ainsi que son potentiel d’inactivation de la toxicité des métaux toxiques, le silicium a un formidable rôle de prévention à jouer pour assurer un organisme en bonne santé.